Etude des deals M&A secteur TECH/IT en France 2024

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Objet de l'étude : Cette étude propose un état des lieux des opérations de fusions et acquisitions réalisées en 2024 ayant pour cible des entreprises françaises du secteur tech. Elle repose sur un recensement complet des deals publiquement annoncés impliquant des sociétés implantées en France.

L'analyse s'intéresse aux caractéristiques des cibles, mais également à celles des acquéreurs, qu'il s'agisse d'industriels ou de fonds d'investissement, en intégrant des critères comme la taille des entreprises concernées, leur typologie d'activité, la nationalité des acquéreurs, ou encore l'âge des dirigeants cédants.

L'objectif est d'apporter une lecture structurée des grandes tendances à l'œuvre dans l'écosystème tech français, et de mieux comprendre les profils d'entreprises plébiscitées par les acquéreurs en 2024.

Année record pour la Tech

En 2024, les opérations d’acquisitions dans le secteur de la tech française ont poursuivi leur dynamique de croissance, enregistrant une hausse significative de 25% par rapport à 2023, avec un total de 279 transactions recensées. Cette progression s’inscrit dans un climat de stabilisation des taux d’intérêt et d’une réallocation des capitaux vers des actifs technologiques jugés plus résilients et rentables sur le long terme. Plusieurs facteurs expliquent cette accélération : ▪ Un regain de confiance des investisseurs, stimulé par un environnement économique plus prévisible et une valorisation plus attractive des entreprises technologiques après les corrections de marché des dernières années. ▪ L’essor des modèles SaaS et des revenus récurrents, qui ne séduisent pas seulement pour leur stabilité financière, mais aussi pour leur capacité à générer des marges élevées et à évoluer rapidement grâce aux avancées en IA et en automatisation. ▪ Une intensification des stratégies de croissance externe, portée par les grandes ESN cherchant à compléter leur portefeuille de solutions logicielles et par des investisseurs internationaux (notamment nordaméricains et scandinaves) ciblant des éditeurs spécialisés sur des niches stratégiques. Perspectives 2025 : Si cette dynamique se maintient, l’année à venir pourrait voir une accélération des consolidations avec un intérêt grandissant pour les solutions basées sur du SaaS, de l’IA et de la cybersécurité.

2024 : Les éditeurs en ligne de mire

En 2024, les éditeurs de logiciels français ont été au coeur de l’activité des fusions et acquisitions, représentant 61 % des transactions recensées, soit plus de 171 opérations sur l’année. Au total, ces acquisitions ont concerné un volume de chiffre d’affaires cumulé avoisinant 1,53 milliards d’euros, témoignant d’un fort intérêt des investisseurs pour ce secteur. Cette dynamique s’explique par l’attrait croissant pour les éditeurs de logiciels, qu’ils soient spécialisés dans les plateformes, le SaaS, l’E-commerce, l’EdTech, la SportTech ou encore la HealthTech. Leur modèle économique scalable et leur potentiel de croissance rapide en font des cibles privilégiées sur le marché des transactions.

Un marché dominé par les PME

Le marché des acquisitions tech en 2024 confirme son accélération, avec une progression marquée des transactions sur les petites et moyennes entreprises : ▪ Les sociétés acquises avec moins de 5 M€ de CA ont bondi de +27%, passant de 96 en 2023 à 122 en 2024. ▪ Les acquisitions d’entreprises avec un CA entre 10 et 20 M€ ont presque doublé, avec 30 opérations contre 22 en 2023. L’analyse des cibles rachetées montre que les PME restent au cœur des transactions M&A tech en 2024 : ▪ 53% des entreprises acquises réalisent un CA inférieur à 5 M€, soit 122 sur 229 deals. ▪ 83% des acquisitions portent sur des entreprises de moins de 20 M€ de CA, prouvant que le segment des PME est le moteur du marché. L'augmentation des transactions sur des entreprises en développement témoigne d’un marché en pleine consolidation, où les PME innovantes attirent les investisseurs. Les repreneurs stratégiques et fonds d’investissement concentrent leurs efforts sur des entreprises offrant scalabilité et stabilité financière.

Des divergences sectorielles

Sur les 223 cibles analysées (sur un total de 279 recensées), la majorité des entreprises rachetées sont de petite taille (segment small cap avec une valorisation probable inférieure à 30 M€). Le chiffre d’affaires moyen des cibles atteint 7,5 M€, mais cette valeur est biaisée par l’impact de quelques acquisitions de grande ampleur qui tirent la moyenne vers le haut, notamment l’infogérance (19,5 M€) et la distribution IT (18,5 M€). En réalité, la médiane, plus représentative, s’établit à 4,1 M€, indiquant que la moitié des entreprises rachetées affichent un chiffre d’affaires inférieur à ce seuil. Points à retenir : ▪ Certains secteurs nécessitent une structure plus développée avant d’être considérés comme des cibles d’acquisition attractives. ▪ À l’inverse, certaines entreprises, bien que de taille plus modeste, présentent un fort potentiel d’acquisition en raison de leur modèle économique. C’est notamment le cas des éditeurs de logiciels SaaS, qui bénéficient d’un modèle à forte scalabilité contrairement à d’autres activités nécessitant une expansion physique ou des investissements lourds en actifs.

Un marché qui reste concentré

La tendance observée en 2023 se confirme en 2024 avec une concentration toujours très forte des opérations en Île-de-France, qui représente 58 % des transactions. Cette région reste le principal hub des sociétés technologiques. Derrière l’Île-de-France, l’Auvergne Rhône-Alpes (10 %) et l’Occitanie (8 %) se positionnent comme des pôles régionaux dynamiques grâce à des initiatives publiques locales (fonds régionaux, développement de pôles technologiques, etc.). Si l’on observe une légère progression des opérations hors Île-de-France, l’attractivité économique et la densité du tissu entrepreneurial francilien expliquent pourquoi les acquéreurs privilégient cette zone. Points à retenir : ▪ La majorité des sociétés tech se trouvent en Île de- France, ce qui en fait le coeur du marché pour les opérations de cession et d’acquisition. ▪ Les acquéreurs privilégient l’Île-de-France pour son dynamisme économique. Ce point est essentiel pour les cédants situés hors de cette région : leur localisation peut jouer un rôle clé dans la valorisation et l’attractivité de leur entreprise.

Transmission : ne pas attendre

Tendance des dirigeants à céder plus jeunes : ▪ Près d’un dirigeant sur deux a moins de 50 ans au moment de la cession, témoignant d’un changement générationnel dans l’approche de la transmission d’entreprise. ▪ 23% des cédants avaient moins de 40 ans en 2024, contre 19% en 2023 et seulement 7% en 2022.Ce rajeunissement reflète une évolution des mentalités : la cession n’est plus perçue comme une fin de parcours, mais comme un choix stratégique, souvent orienté vers une nouvelle aventure entrepreneuriale. Préparer tôt sa transmission : Anticiper, c’est protéger l’avenir de votre entreprise. ▪ Un chef d’entreprise qui attend trop longtemps risque de voir diminuer la valeur de son entreprise, faute d’anticipation et de structuration du processus. ▪ La recherche d’un partenaire fiable prend du temps, mobilise l’énergie du dirigeant et détourne son attention du développement de son entreprise. Plus cette recherche est longue, plus elle impacte la performance et la croissance de la société. Un cabinet conseil peut vous faire économiser jusqu’à 50% du temps nécessaire pour identifier et convaincre le bon repreneur ou investisseur. Cette approche permet de sécuriser la transmission tout en garantissant la continuité et la croissance de votre entreprise.

CA moyen des Cibles (en M€)

Une augmentation de la taille Moyenne des entreprises cibles

En 2023, on constate une reprise du marché après deux années de baisse, avec une moyenne à 16.5 M€ de CA (hors opérations exceptionnelles). En incluant ces dernières (1 en 2022 et 2 en 2023), le CA moyen passe de 25M € à plus de 40M €. Cette augmentation du CA moyen des entreprises cibles peut s’expliquer par une orientation stratégique des repreneurs qui privilégient des entreprises plus grandes et plus stables, considérées comme moins risquées dans un contexte économique incertain.

Les Français dominent les rachats

Parmi les 236 opérations dont l’acquéreur a un chiffre d’affaires connu (hors fonds d’investissement), les 20 entreprises présentant les plus hauts niveaux de CA ont été exclues afin d’éviter toute distorsion dans l’analyse. L’échantillon final analysé porte ainsi sur 216 opérations.

Sur les 216 transactions analysées, 88% concernent des acquéreurs français. La grande majorité des acquisitions sont donc franco-françaises, avec des acteurs locaux rachetant d'autres entreprises en France. ▪ Le CA moyen des acquéreurs est de 195 M€, mais cette valeur est tirée vers le haut par quelques opérations impliquant de très grandes entreprises. ▪ Le CA médian, bien plus faible (50 M€), montre que la moitié des acquéreurs sont en réalité des ETI de taille moyenne. Les acquéreurs étrangers restent minoritaires (11% des opérations), on observe que les acquéreurs étrangers sont en moyenne de taille plus importante que les français. Points à retenir : ▪ Les acquisitions de sociétés de la tech française sont majoritairement réalisées par des acteurs locaux. ▪ Les groupes étrangers, minoritaires, impliqués sont généralement plus grands et structurés.

Les étrangers visent plus grand

L’analyse des données met en évidence deux grandes typologies d’acquéreurs : les industriels, également appelés repreneurs stratégiques, qui rachètent des cibles pour les intégrer à leur propre activité et renforcer leur position sur le marché, et les fonds d’investissement, qui sont des gestionnaires d’actifs opérant selon un modèle basé sur l’acquisition, le développement et la revente d’entreprises. Ces derniers n’ayant pas d’activité commerciale propre, ils ne disposent pas de chiffre d’affaires exploitable dans l’étude. Les chiffres analysés s’appuient sur deux indicateurs : le chiffre d’affaires moyen des acquéreurs et des cibles et le chiffre d’affaires médian, qui permet d’atténuer l’impact des transactions les plus extrêmes et de mieux refléter la tendance globale du marché. L’étude révèle que les acquéreurs français, majoritaires (88% des acquisitions), rachètent des entreprises plus petites que les acquéreurs étrangers. Les industriels français sont souvent des entreprises de taille intermédiaire qui absorbent des structures plus modestes afin de renforcer leur présence sur leur marché domestique. À l’inverse, les industriels étrangers sont généralement de grands groupes qui rachètent des entreprises relativement plus grandes. Un autre constat fort est que les industriels acquièrent des entreprises significativement plus petites que celles rachetées par les fonds d’investissement. Là où les industriels cherchent souvent à intégrer des structures agiles et complémentaires à leur activité principale, les fonds privilégient des entreprises déjà structurées, avec un potentiel de rentabilité élevé et une capacité à générer de la valeur à moyen terme. Cette distinction est particulièrement marquée chez les fonds étrangers, qui investissent dans des entreprises nettement plus grandes que celles ciblées par les fonds français (50 vs. 9 M€ de CA médian cible ).

Qui rachète le plus ?

En 2024, SEPTEO confirme sa position parmi les acquéreurs les plus dynamiques du marché avec plusieurs opérations stratégiques. Déjà bien placé en 2023 ainsi qu’en 2022, le serial acquéreur continue de renforcer son portefeuille de solutions logicielles et de services, illustrant ainsi sa volonté de consolidation et d’expansion sur le marché français. L’année 2024 marque également l’arrivée en force de VISMA, industriel norvégien particulièrement actif cette année en France, sixième rachat dans l’Hexagone. Avec plusieurs acquisitions ciblées, VISMA confirme son ambition de s’imposer comme un acteur majeur des services logiciels pour les entreprises et experts-comptables. Autre acteur clé de cette année, CHAPSVISION s’affirme comme un consolidateur stratégique de taille avec des sociétés achetées entre 4 et 40 M€ et actif, il s’agit de la seizième acquisition en 5 ans. Au-delà de ces trois acteurs majeurs, d’autres entreprises ont marqué 2024 par leur activité de rachat. On retrouve SIMPLICITI avec 4 acquisitions, suivi de CEGID, ORISHA, MITEM-FRANCE et SOLUTYS avec 3 acquisitions chacune, qui figure également parmi les acheteurs actifs de l’année. À elles seules, toutes ces sociétés représentent 11 % du total des transactions tech 2024.